mercredi 14 décembre 2011

10. Vu dans l’eau : tentative d’assèchement de la flaque


l'éternel détour (2)


[mais revenons à nos moutons, floconneux dans un ciel couvert, revenons aux nuages, revenons à la flaque, considérons ne serait-ce qu'un instant les choses simplement telles qu'elles sont, telles qu'elles nous ont été données, sans leur chercher d'histoire et la remonter ou l'anticiper, sans vouloir les comprendre, les choses, les expliquer, les disséquer, appelons flaque une flaque sans nous dire que nommer c'est déjà faire toute une histoire, disons flaque, ciel, nuage, pluie, soleil, tels qu'avant nous ils ont été nommés, répétons, répétons encore sans nous questionner, nommons à notre tour, à notre tour tentons d'arrêter le temps, prenons-les tout d'un bloc, les choses, sans les couper en quatre et couper en quatre les quarts et les quarts des quarts, sans écarts sans détours sans nous préoccuper de ce qui fait leur présence et leur cohésion -ou, c'est selon, leur illusion-, sans pinailler]


Le nuage et le ciel sont là, la flaque est là, la flaque est là mais le soleil ne la voit pas, tout commence tout finit partout, ou bien c'est nulle part, rien ne se passe, à peine si tout advient, sans origine, sans fin, intention NI mérite, rien, comme ça, au petit bonheur la chance.
   


simplicité enfantine du schéma ? on pourrait facilement en rajouter






mettre à la place un tétraèdre un dodécaèdre ou plus complexe encore ça changerait quoi.
chaque élément du cycle, ciel, nuage, etc., est lui-même élément d'un cycle distinct, lui-même indissociablement lié à d'autres éléments qui font partie d'un cycle différent autant qu'inséparable des précédents



un nombre incalculable d'interférences fait qu'on en viendrait vite à un schéma plus ou moins proche de celui-là -combinaisons éphémères embrouillées- qui n'aurait pas quoi qu'il en soit davantage à voir avec le réel  





restons-en donc à la naïveté, gage d'une représentation qui ne prétend qu'à ce qu'elle est, rien d'autre 




tout s'enchaîne comme ci ou comme ça pour concocter à chaque instant une flaque nouvelle qui ressemble comme deux atomes d'eau à la précédente, à la fois la même, à la fois différente, sans origine NI fin, intention NI mérite, rien, une flaque nouvelle qui ressemble comme deux atomes d'eau à la suivante

QUI donc aurait cette idée saugrenue, prêter au ciel troposphérique, à un nuage fait de gouttelettes et de cristaux de glace en suspension, à de l'eau -gaz, substances minérales, substances organiques, nutriments- ou encore à une flache, cet affaissement accidentel, l'intention d'inventer une flaque

en conséquence de leur en attribuer la responsabilité, le mérite voire le reproche 

d'en faire une association consciente de fauteurs d'eau trouble

QUI ? 



alors pourquoi, dès lors qu'au lieu de ciel et de nuages, dès qu'au lieu d'une flaque d'eau il s'agit d'écriture, de mots dissous dans le langage qui s'organisent et apparaissent, dans une relative et brève autonomie, sous la forme d'un texte, et puis s'en retournent au vaste langage, réapparaissent, à la fois mêmes et différents, ordonnés comme ci ou comme ça dans un texte nouveau, un nouveau contexte un autre prétexte, quand à la place d'une flaque il est question d'un texte, pourquoi trouve-t-on nécessairement une intention qui le précède, un sujet en amont à qui en reviendrait tout le mérite (ou bien, c'est la même chose, à qui on adressera tous les reproches), pourquoi arbitrairement s'arrête-t-on à telle phase du cycle et basta, adieu mouvement, finie la part belle au hasard autant qu'à la nécessité.







simplicité enfantine du schéma ? on pourrait compléter, en rajouter...





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