dimanche 22 janvier 2012

20. Vu dans l’eau : tentative d’assèchement de la flaque



pourQuoi oN n’ApPellE Pas [glis] La fLaQuE en hiver (1)

D’accord. Disons qu’on appelle [glis] la flaque en hiver et n’en parlons plus. Après tout on donne bien des noms aux saisons, aux moments du jour, aux individus en fonction de leur âge, après tout Monet nomme avec son langage la cathédrale de Rouen au soleil du matin, en plein soleil, sous l’effet du soir...

N’en parlons plus ? À quoi bon nommer si c’est pour se taire. Ou ce serait pour taire ceci : si sur la flaque hivernale [glis] certes on glisse, on glisse ici comme ça, là comme ci, ailleurs encore ni comme ci ni comme ça.
 
Alors quoi ? La nommer suivant la manière qu’on aurait de glisser dessus ? Après tout on donne bien des noms aux individus en fonction de leur taille, leur démarche ou leur corpulence, après tout Monet nomme avec son langage la femme tournée à gauche, à droite, le portail de face...



Oui mais voilà. Dans les glissades la flaque joue-t-elle un rôle actif qui justifie un nom ad hoc pour chacune d’elles ? Est-ce la flaque qui glisse ou bien glisse-t-on sur elle ?  
Le portail de Monet ne s'intitule-t-il pas en réalité Le portail vu de face (soit perçu par le sujet).

Toute glissade est singulière. Pour chaque individu à chaque instant. Légère, brève, lente et longue, disgracieuse ou acrobatique, qui s'achève sur le cul ou par un redressement, chute et rétablissement qu'on pourra décliner à l'envi.
Enfin ceci : la glissade sur une flaque gelée est elle inévitable ou seulement possible. 



(Retour sur cette phrase :
Est-ce la flaque qui glisse ou bien glisse-t-ON sur elle ? 

1. Spontanément ON est reconnu comme sujet, la flaque non, évidemment non est-on tenté de dire ; évidemment ? si ça glisse s'emploie couramment pour signaler un terrain glissant, pourquoi la flaque ne glisserait-elle pas ?
2. ON peut tout autant être un caillou, un objet quelconque, une feuille, un insecte, un vieillard... qui à la fois glisse et ne glisse pas, glisse sans vouloir glisser.
3. Plutôt que ON glisse pourquoi ne pas dire ON est glissé. Ce ON sujet actif n'est-il pas en réalité pris par le mouvement contre son gré, n'ayant précisément sur la glace et sur le glissement aucune prise -hormis ces cas où il s’agit d’un jeu ou de patinage.
4. La femme à l'ombrelle de Monet est, selon la formulation même du peintre, tournée vers la gauche ou vers la droite. Autrement dit celle qui est tournée vers la gauche ou vers la droite, et non celle qui se tourne vers la gauche ou vers la droite.
5. ON sujet actif ? objet passif ? c'est selon -quoi d'autre encore ?)

À condition bien sûr de s’en tenir à la seule glissade. Pourquoi ne pas la nommer aussi selon sa forme ou son reflet, sa couleur, son aspect au brouillard, sous la pluie, dans le vent, à tous les stades de son développement, de l’averse à l’assèchement pourquoi pas, la c’est évidemment elle, la flaque toujours.



Pourquoi ne pas la nommer suivant son humeur ?

Pourquoi ne la nommerait-on pas suivant qu'on est de bonne ou de mauvaise humeur ?
 
Et voilà.
On voulait faire parler la flaque, du moins être à l'écoute du nom qu’elle suggérait, son propre nom. 

Et puis. 
De glissade en glissement, plus que tomber sur la flaque voilà qu’on retombe sur soi. 





un soi
tombé des nues patatras ! 
glissade
           chute en hiver
flac ! s'embourbe en été dans son ciel
de poix

2 commentaires:

  1. Si une question n'est pas une réponse...je dis qu'une série de questions est une réponse !

    J'adore cheminer avec vous sur/avec/pour/dans la flaque...

    Si belle glissade...

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