mercredi 23 novembre 2011

4. Vu dans l’eau : tentative d’assèchement de la flaque

la flaque et la source (1)

Elle ne coule pas de source, ne sourd pas. La flaque apparaît, voisine du lactaire, du bolet, trois gouttes de pluie et la voilà, à même le sol, sans tralala, de génération spontanée ou quasi, voisine ou cousine aqueuse.

Elle ne surgit pas ne pénètre pas ne s’infiltre pas. Aucune ruse, pas le moindre détour, séjour en douce dans les profondeurs à puiser les sels de la terre, obscur tréfonds et la transmutation des scories en reliques, ni pénitence ni purgatoire en vue d'un retour purifié, résolument indifférente à ces chichis la flaque est telle qu'elle est elle en restera là.

Comment va-t-elle ? La flaque ne va pas, elle stagne. Elle est là elle y reste, s'obstine à demeurer, à croupir dans une flache inflexible, fermement imperméable. La nécessaire circulation ? Certes elle se fait, imperceptible et par le haut.

Le vil l'excrément chutent, pesanteur oblige le déchet déchoit, fondamentalement la matière décline. La flaque, née au plus bas, se voit naturellement interdite de descente. Hormis la boue qui se dépose au fond, une boue qui n'est dans le fond que poussière, un fond somme toute plutôt superficiel, pour l'essentiel la flaque se déperd en hauteur, littéralement aspirée.

Pour l'essentiel n'est pas un vain mot : passé le premier filtrage, tout décanté, c'est la substance même de la flaque qui peu à peu mais sûrement se dissout dans l'irrésistible ascension. Assèchement, évaporation, verticalité à rebours de la perte. Vidange aux airs éthérés.

Purge subtile et radicale : si la source est intarissable, de la flaque il ne restera rien.


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