mardi 17 avril 2012

35. vu dans l'eau : tentative d'assèchement de la flaque



devoir    dvAcaNce   (1)



le Mot La cHosE
                                                 
                                                   
le Mot La cHosE
                  
le Mot La cHosE



1. façon contrepet

 le mot la chose
                 le chaud l'âme hausse
  le show l'assomme
                      le chat molosse
                                l'os le chameau

                                       le  mot chat l'os

                                                                                                  le mollah chausse

                                                                                                                                                   le mot la chose

       
                        
 
2.  vers injustifiés                                                                     

vérité en deçà...
en deux ça ?


vérité en deux ?
ça ment ! 
songe aux deux là


songe aux deux 
mensonges 

aux deux là 
& vice versa


mensonge 
entre les deux
évidemment


songe 
à la lisière 
la limite la frontière


mensonge 
entre les dieux


au-delà en deçà
de quoi ? mais de ça

mes deux ça 



3.      RiSmes & fRAG
apho                      Ments

Un mot est un mot, une flaque une flaque, le mot flaque le mot flaque et il faut bien parler.

Il faut bien parler pour dire 1. on est bien obligé par nature de parler, 2. il vaut mieux parler bien si l'on ne peut se taire.

Du pouvoir des mots
En parlant de la flaque 1. d'abord faire comme si, comme s'il s'agissait d'une vraie, 2. finir par oublier qu'on faisait comme si.
Pouvoir des mots ou de l'oubli ?

Langage ou le nécessaire oubli du chaos. Doublé du nécessaire oubli du langage -ce nécessaire double.

Flaque et chaos en faire à chaque instant l'expérience singulière, expérience masquée par le mot, dont on ne se rend pas compte désormais ni au moment dudit lavement des pieds.

Rien qu'une expérience singulière et ce son. 
Ce son sis sous sensation.

Ça littéralement achevé reste le nom pour désigner la chose. La mémoire et dans la mémoire l'oubli.



Mémoire pour nommer flaque, oubli pour occulter que ceci n'en est pas.



4. déFinItioNs 

chose : 1. produit d'une simplification. 2. du dessin animé au plan fixe. 3. figement de l'éphémère. 4. réduction de l'unique à l'étrange familier. 5. passage de l'expérience au mot.



individu : syn. de chose. Désigne souvent la chose humaine. Pour garantir son existence, enclin à croire simultanément tout et son contraire : les mots auraient pouvoir sur le monde et sur soi, par les mots on aurait pouvoir sur soi et sur le monde.

nom 1. : désignation à-peu-près d'une chose qui n'a rien à voir. 

nom 2. : signalement à peu de chose près.

flaque 1. : n.f. de flasque, mou. Du mou dans la flaque, autrement dit du jeu. Ajustage approximatif du langage et son ajustement à l'expérience.

flaque 2. :  n.f. chose ou produit d'une réduction (voir CHOSE) ; du MOUVEMENT le nom flaque ne retient que le MOU.





5. fRAG                      RiSmes            
          Ments & apho

Planquer sous le tapis le chaos. Tissé usé effiloché rafistolé. La nuit défait ce que le jour. Maillage obstinément. Pavage ou cohésion du langage.


Le chaos les contient ne reconnaît la flaque ni le mot pour la dire.

Langage une histoire à dormir debout. Mouvement berce du sol se dérobe sous les pieds.

Médecin avocat technocrate météorologue politicien philosophe... 
...leurs longues études...
...PAS pour guérir, défendre, ajuster, prévoir, organiser, vérifier... 
...sEuLeMeNt pour maîtriser UN langage.

Avalé, digéré, chié, le fruit de l'arbre de la connaissance ?
Quoi ce quelque chose qui ne passe pas.


6. fata morgana

Le bateau vogue. C'est l'été. Les eaux, l'immensité. La chaleur. À l'horizon un paysage encore flou. 

Soudain se précise. De hautes tours diaphanes. Un château sur les flots. Dentelles au vent, la fée apparaît. Sort lentement du palais merveilleux. Morgane sourit. Fait un signe à l'enfant accroupi. 

Des mots mouillés qui dégoulinent. Une feuille de papier grossièrement pliée. Un souffle vers l'enchantement. Et l'enfant. L'enfant accroupi au-dessus de l'eau. L'enfant qui sourit.

Nés de la flaque.


7. exercice pour la prochaine fois :

3 lignes de fées 
3 lignes de flaques



À suiVre...


13 commentaires:

  1. Le problème ne vient pas du mot mais de "la chose".

    Dire d'une chose qu'elle est une chose, c'est la réduire à quelque chose, c'est créer une chose.

    En utilisant le mot 'chose' pour désigner, on assigne à quelque chose le mot 'chose', et c'est déjà empêcher une pleine compréhension.

    Il ne faut pas utiliser les mots pour parler des choses, or nous ne disposons que des mots pour parler.

    Dire : « le mot et la chose », c'est utiliser des mots, rien que des mots, cinq mots.

    On ne peut pas parler des choses sans les trahir, sans les traduire en pensées. Toute pensée est une traduction du monde, toute pensée est fausse.

    Cela n'a ni queue ni tête de dire « le mot et la chose », le mot 'chose' n'est pas la chose, et ce dernier 'chose' n'est qu'un mot, une idée, un concept, une invention !

    Dès qu'il y a pensée, langage, idée, partage, il n'y a que des mots. Il n'existe que des mots. Les choses n'existent pas. Tout est traduction, nos cerveaux sont des traducteurs du monde, les sens trahissent tout, tout le temps et pour toujours.

    Le langage JAMAIS ne décrira le monde, puisque le monde n'existe pas, il n'y a QUE du langage.

    Nous avons fait du langage humain notre monde. Mais ce monde n'existe pas, on en a fait une chose mais il n'est qu'un mot.

    Il n'y a pas de choses, il n'y a que des mots, car la chose est un mot.

    La flaque, la vraie flaque, celle qu'on voit, qu'on touche, est un mot ! Car elle est une traduction cérébrale par l'intermédiaire des sens, elle est une pensée ; la réalité n'existe pas.

    La conscience est un langage, toute conscience est un langage, il n'existe pas de réalité autre que toutes ces illusions dont on a plus ou moins conscience.

    Le cerveau invente la flaque.

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  2. Il suffit de regarder toutes ces photos de "flaque" dans la colonne de droite. C'est le cerveau qui dit "ceci est une flaque", or ça peut être à chaque fois mille autres choses.

    Le cerveau invente la flaque, mais prétend dans le même temps qu'elle existe en "vrai".

    Nous faisons bien trop confiance à nos sens.

    ( J'arrête là mais non sans terminer par un sourire ! :-) )

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    1. Un sourire qui n'en est pas un. Qu'est-ce qu'un Indien Yanomami verrait dans ces deux points suivis d'un tiret et d'une parenthèse. Ni deux points ni tiret ni parenthèse car il ignore leur sens typographique. Ne connaît pas le code, l'écriture en général. Soupçonnerait-il alors que ces traits, ces dessins, sont en réalité des signes, dont le sens convenu (pour nous) est détourné, et qui renvoient, dans ce cas précis, à une réalité : une expression vivante, un sourire sur de vraies lèvres, sourire qui lui-même a une signification et conclut votre commentaire.
      Leurs sens, pourtant (aux Yanomamis), des sens humains, les mêmes que vous et moi, percevraient la même chose que nous percevons. Simplement les Yanomamis ou ne les interprèteraient pas, ou leur chercheraient une signification dans les codes qui sont les leurs, dans leur langage à eux, par exemple ces dessins religieux faits de points et de traits qu'ils se font sur la peau.
      Bergson raconte cette histoire dans Le Rire : un homme à qui l'on demande pourquoi il ne pleure pas quand tous les fidèles sont en larmes à l'écoute du sermon répond : je ne suis pas de la paroisse.
      Belle journée Cédric.

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    2. La seule solution pour qu'on puisse répondre à cette question, c'est d'aller leur demander !

      Préparez votre sac à dos !

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  3. oraciones
    ............................................................................................................................................................

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  4. Muchas gracias Alfonso. Las oraciones me gustan mucho.
    Un lecteur (j'ai tout d'abord pensé à un Yanomami) m'écrit (ce n'en est pas un) qu'il ne saisit pas tous les mots du "clip" (s'agit-il simplement d'un mal-entendant ?).
    Comme il ne précise pas lesquels restent pour lui obscurs et que mon anglais n'est pas des meilleurs, je préfère vous laisser le soin de l'éclairer.
    Mille mercis.

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  5. Je ne suis ni sourd ni Yanomani :-), et pourtant la deuxième phrase m'échappe.

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    1. I'm a tree, i'm an oak,
      A sumac of virginia.
      Why not ? I know also remain in place.

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  6. ...pour les naufragés

    Ce soir à Circeto des hautes glaces, grasse comme le poisson, et enluminée comme les dix mois de la nuit rouge, – (son cœur ambre et spunk), – pour ma seule prière muette comme ces régions de nuit et précédant des bravoures plus violentes que ce chaos polaire.

    Rimbaud

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  7. Lapin? Canard? Lapin? Canard? Lapin? Ah Merdre! C'est une cerise. A moi Berkeley! J'ai cru que j'allais enfin pouvoir bouffer de la viande. Les qualitas et les subtantifismes et le nominalissizeme ça vous enlève l'eau de la bouche. Je préfère relire Rimbaud que de me farcir cette farce à attrappe de réalité à bouffer mensongère de lapin-cerise à plumes de canard. Merci pour cet ultime voyage à Circeto. Mes amitiés à tous. Même si "amitié" n'est qu'un mot. Putain... ça doit bien vouloir désigner quelque chose quand même? Introïbo ad altare nihil... la vie n'est qu'un songe. Alors c'est quoi que je bouffe en ce moment. Ceci n'est pas des chips!

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    1. En effet, cher G.MAR, tu ne manges pas des chips, tu manges des atomes !

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  8. Merci GMar pour votre passage et pour votre texte dans D-Fiction (voir références dans le commentaire au billet n° 36).

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