bribes et autres boutS (1)
Nul n'entre ici* s'il n'est graphomane.
*ici : domaine du verbe ou du verbeux, c'est selon.
A. bribes et autres bouts de langue...
l'essentiel
s'accorder sur les mots. leur place dans la phrase. leur sens soit l'utilisation qui en est faite.
syn. l'impossible.
oleg/loge/lego
le mot n'a pas un sens mais des usages. caoutchouc. opportun. bonne pâte.
exemple 1.
a) parler de soi à la première personne rend-il plus ou moins présent que de le faire à la troisième ?
b) tiens, il n'y a personne...
c) les quatre mousquetaires comme les cinq doigts de la main ou les trois personnes de la Trinité.
d) c'est la littérature en personne, cet homme-là !
Il utilise réactionnaire à la place de révolutionnaire
qu'il employait vingt ans plus tôt, la même place dans la phrase, exactement. Il donne ainsi à ces deux mots réputés contraires le même sens : regardez-moi, je suis là et je me distingue ; remarquez bien ma singularité ; ou encore : tu m'as vu,
dis maman, tu m'as vu ?
langage et bornes
langage : ensemble de signes ordonnés en vue de baliser l'impasse.
deux manières de voir et de faire voir
1.
élimination machinale des scories, libération s'ensuit de la statue
captive.
2. modeler ledit bloc et à partir de rien : la forme.
deux manières de parler et de faire parler
mot à mot inventer le langage/d'un bloc le découvrir. en parler. écrire sur.
langage et orifices
jeu collectif immémorial pratiqué de bouche à oreille.
variante : jeu collectif de règles immémoriales et d'usage idem.
B. ...bribes et autres bouts du monde...
aïe !
le réel c'est quand on se cogne aux bornes du langage.
ouille !
ou bien les pieds dans la flaque.
proust vs sainte-beuve
vouloir les expliquer, faire appel à la
pluie, la température, la nature du sol, quand ses couleurs, sa
consistance, son étendue et sa durée sont sans pourquoi.
rien jamais de son
histoire passée n'aidera à comprendre qu'elle soit là et qu'on s'y prenne les pieds.
la flaque est ce qu'elle est.
la flaque est la flaque. le constat est le constat.
la
tautologie la tautologie.
C. ...suivis de deux textes brefs
1.
Précautionneusement, je plonge la main droite pour tenter d'attraper le têtard. Je sens l'eau tiède, lente
et lourde entre mes doigts, la boue râpeuse au fond. L'eau se trouble et je la touche, la caresse, la saisis. Et soudainement je me rends compte qu'elle existe. Elle existe réellement. Jusque
là, la flaque était pour moi à peine un mot, juste un son. Oublié, le têtard.
2.
Je
répète avec la cuillère le même cercle lent mélancolique. Quelques
bulles à la surface, un sillage et c'est tout. Encore et toujours l'épaisse couleur boue. Je pose la cuillère,
prends le bol à deux mains, le porte à mes lèvres. J'avale à petites
gorgées le café au lait. C'est comme si je buvais la flaque.
À suiVre...
S'accorder sur les mots, tels des musiciens.
RépondreSupprimerJ'aime les mélodies que j'entends ici.
Merci, Cédric. Vos messages sont toujours un plaisir.
Supprimer"Aïe! Le réel c'est quand on se cogne aux bornes du langage". Faire un tour du côté du dernier post sur http://paddysreturn.blogspot.fr/, qui va totalement dans ce sens là je pense. Bien à tous. G.MAR
RépondreSupprimerJe confirme avec enthousiasme.
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