Toute la création est fiction et illusion.
Pessoa
Toute l'écriture est de la cochonnerie.
Artaud
Ils sont comparables à ces petites
flaques d'eau qui sont déposées sur le chemin après l'averse, et que la
terre n'a pas bues. Chacune d'entre elles reflète tout le ciel, les
nuages qui se sont déchirés et qui passent, le soleil qui luit de
nouveau. Une grande mare, ou tout l'océan, n'auraient répété le ciel
qu'une fois.
Pascal QuignardeN s vOiE d'AsS ècheMeNt
(fiches croisées suivies d'un assèchement)
1.
sa
pâleur granuleuse le trahit, c'est un dur. des extrêmes acérés révèlent un rude un vrai, un rugueux. âpre et râpeux, un qui
intériorise. taciturne et la fermer. se livrer, zéro.
faire impérativement pression pour qu'il s'exprime. il finira par cracher le morceau.
[rare, pas hermétique pour autant, un morceau qui gouttera.
coulera malgré le guttural d'un vocabulaire tout en r.
l'amertume n'y fait rien, l'expression claire tend vers la perle
et désaltère. en paire fructueuse avec son apparent contraire le
nectar, guérit le mal de gorge -ce nectar travaillé sans relâche dans la
ruche, transformé, rendu sirupeux parfois, parfois pas- réduit le raclement. rend le parler moins rauque abrupt et douloureux. terminée l'omerta, permet que se délivre. expression élargie.]
prescription : adjoindre à son jus en morceau trois cristaux de miel ou du même en sirop. histoire d'adoucir. restituer la parole perdue.
citron (agrume, de citrus limon)
2.
pas de r pas de terre, de la boue. à elle lié tout un lexique
tout doux, lisse et ouaté. elle mieux que flasque et molle, languide.
la pluie du ciel et une flache fluidifiée. elle abandonnant son humidité au vu de
chacun. son intimité. au su du ciel l'étalant sans honte. sans remords sans péché. n'occultant pas, aucun détail. naissance du monde. maman te voilà. paisible longtemps.
soudain agitée. contact inopiné, qui va là ? plus ou moins naïf, étonné, un qui en vient un qui s'y enlise. plonge à nouveau dans son état liquide. à nouveau l'initiale confusion et qu'on lui donne le ciel sans confession. bain de la langue d'avant, des débuts à jamais, back at home. l'infini, le chaos. éclat de boue. éclaboussé. éclat debout, plus ou moins un enfant.
soudain agitée. contact inopiné, qui va là ? plus ou moins naïf, étonné, un qui en vient un qui s'y enlise. plonge à nouveau dans son état liquide. à nouveau l'initiale confusion et qu'on lui donne le ciel sans confession. bain de la langue d'avant, des débuts à jamais, back at home. l'infini, le chaos. éclat de boue. éclaboussé. éclat debout, plus ou moins un enfant.
flaque (petite nappe stagnante, de flaccidus)
3.
La flaque et le citron ont en commun l'aqueux. Qu'il soit tenu fermement clos ou délibérément montré.
La flaque et le citron ont en commun l'aqueux à dire. L'un sous la contrainte, l'autre sans effort.
[Le trouble et le secret sont
l'expression de la surprise en même temps qu'un mode de défense. Ce qui apparaît clair aujourd'hui, ce qui secret, demain qui sait.]
La flaque et le citron ont en commun qu'ils ont à dire.
assèchement
Sur
elle on a dit. Tout dit. Tout ce qu'on pouvait en dire qu'elle voulait nous faire dire on l'a dit. Tout dit tout. Elle se
réduit se vaporise. Se sublime et nous avec. Nous avec nous. D'elle on pense avoir tout
dit elle s'évapore. Tout elle et nous. Par elle on a tout dit de soi qu'on pouvait dire quelle voulait nous faire dire tout. Tout dit d'elle de nous se délite et tout.
Le citron
pressé de tout dire. La flaque disant tout qui s'assèche. La
langue les mains aussi auxquelles ils se confient se livrèrent.
Chacun tour à tour désaltère et assoiffe. Désir d'autre flaque. Quartiers et mots neufs.
Plus loin, plus
tard. Rupture des unités de temps, de lieu, d'action, apparaît qui n'a
rien à voir avec elle. Bleue comme un citron. Qu'on l'appelle pertuisane ou rature on la nommera forcément flaque.
Retour au nouveau. Tout à revoir, refaire, redire et soi.
[danse. deuil au berceau. babil et ballet. à l'aube tout la tombe à l'eau.]
[danse. deuil au berceau. babil et ballet. à l'aube tout la tombe à l'eau.]
À suiVre...
Oui. Maintenant que vous le dites, quelle évidence !
RépondreSupprimerLa flaque et le citron.
C'est évident ! Comment ai-je fait pour ne pas y penser ?
La flaque et le citron.
C'est clair comme la clarté. C'est beau comme cinq mots parfaitement alignés.
Continuez, c'est un régal que de manger vos mots.
Tout reste à assécher. Sans cesse. Car sans cesse tout se remouille grâce aux mots.
Rien ne sera définitivement sec tant que les mots humidifieront le réel.
Merci mille fois Cédric : votre regard embellit.
RépondreSupprimer566-567-568-569...
SupprimerQu'il est bon de s'entendre dire mille fois merci.
Je vous les rends au décuple : Dix mille fois merci à vous, chère Larissa.
merci, merci, merci, 4, 5, 6...(je vais prendre tout mon temps, vous verrez, ça sera long !)
tien elle patauge dedans les flaques
RépondreSupprimerAh si j'avais les bottes de Guy Niole !
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